Chers fidèles,
afin de se prépare à cette grande fête de la saint François de Sales, je vous livre quelques passages du Panégyrique du saint donné par Bossuet :
« Un Saint chéri de Dieu et des hommes , un Saint dont la mémoire est partout eu bénédiction , un Saint qui a dompté les monstres de l’hérésie et du schisme, un Saint respecté et honoré des monarques de la terre, un Saint qui n’est entré dans le gouvernement de l’Eglise que par l’ordre exprès de Dieu, un Saint qui a instruit tout le monde chrétien des devoirs de la véritable piété, un Saint instituteur et auteur de cette admirable règle qui a sanctifié tant d’épouses de Jésus-Christ ; mais particulièrement un Saint canonisé pour l’excellent mérite de sa douceur, In lenitate ipsius sanctum fecit illum : encore une fois, mes chers Auditeurs, n’est ce pas l’incomparable François de Sales ? »
« en un mot, l’ornement de notre siècle : mais nous comprendrons tout cela, en disant que ce fut, comme Moyse, un homme doux; et par sa douceur, capable aussi bien que Moyse, de faire des prodiges. Douceur évangélique , aimable caractère de notre Saint, qui fera le sujet non seulement de son panégyrique, mais de votre instruction et de la mienne. Car à Dieu ne plaise que je sépare l’un de l’autre, ni que je prétende aujourd’hui louer ce saint Evêque uniquement pour le louer et pour l’élever. Son éloge doit etre notre édification, et tout ensemble notre confusion : l’édification de notre foi, et la confusion de notre lâcheté. C’est ici un Saint de nos jours et par là même plus propre à faire impression sur nos cœurs : un Saint dont’ les exemples encore récents, ont je ne sais quoi de vif, qui nous anime et qui nous touche. Il ne s’agit donc pas de lui rendre un simple culte; il s’agit de nous former sur lui, comme il s’est lui-même formé sur le Saint des saints, qui est Jésus-Christ. »
« Quand je parle de la douceur, et que je fonde toute la gloire du saint Evêque de Genève sur le mérite de cette vertu, ne croyez pas que je veuille parler d’une vertu commune, qui se trouve en de médiocres sujets et qui n’ait rien de grand et de relevé. La douceur, dit excellemment saint Ambroise , appelée dans l’homme humanité, est en Dieu l’un des plus spécifiques et des plus beaux attributs de la divinité. »
« Je trouve que ce saint Prélat a esté choisi de Dieu pour deux fins importantes , qui ont également partagé sa vie et ses glorieux travaux : premièrement pour combattre et détruire l’hérésie ; secondement , pour restablir la pieté chrestienne presque entièrement ruinée. Il a fait pour l’un et pour l’autre tout ce qu’on pouvoit attendre d’un homme Apostolique ; et il a eu des succès que nous aurions peine , à croire, si les témoignages encore vivants, avec le consentement public , n’en estaient une double conviction. Mais je prétends que c’est à sa douceur, que ces bénédictions du ciel doivent estre singulièrement attribuées. »
Chanoine B. Sigros