Chers fidèles,
Ce dimanche, l’Eglise fête la sainte famille sauf dans les nombreuses contrées où le 6 janvier n’est plus chômé, alors ce dimanche est en fait la solennité extérieure de l’Epiphanie. Il faut se rappeler que l’Epiphanie est l’une des dix fêtes de préceptes de l’Eglise universelle (cf. Code de Droit Canonique, Canon 1246) qui devrait donc être fériée. Il s’agit de l’une des fêtes majeures de notre liturgie. Elle fait écho, tout comme la Pentecôte pour Pâques, à la fête de Noël. Malgré l’importance majeure de cette solennité, c’est la fête de la sainte famille qui va nous donner à méditer.
L’Ecriture Sainte nous donne peu de détails sur la vie de Notre Seigneur après le retour d’Egypte de la sainte Famille. C’est là un mystère qui rappelle à tous les Chrétiens que les merveilles extérieures de Dieu en sa Création ne sont rien en comparaison de ce qu’Il réalise d’infiniment plus grand dans le secret des âmes. Ainsi disait le célèbre bénédictin Dom Marmion : « Celui qui vient racheter le monde, le veut sauver d’abord par une vie cachée aux yeux du monde. » Il y a là un encouragement pour tous à donner la primauté à la contemplation et à la prière par rapport aux œuvres. Le mystère du Deus absconditus, du Dieu caché manifeste également, et la richesse de ces merveilles dans le secret des cœurs, et le parallèle qu’il y a entre la vie intime de la sainte Trinité et la vie « privée » de la famille chrétienne.
Notre cher Benoit XVI, d’heureuse mémoire, disait justement : « La famille est l’Eglise domestique et doit être la première école de prière. Dans la famille, les enfants, dès leur plus jeune âge, peuvent apprendre à percevoir le sens de Dieu, grâce à l’enseignement et à l’exemple des parents: vivre dans une atmosphère marquée par la présence de Dieu. Une éducation authentiquement chrétienne ne peut se passer de l’expérience de la prière. Si l’on n’apprend pas à prier en famille, il sera ensuite difficile de réussir à combler ce vide. » [Benoit XVI, Audience générale du 28 décembre 2011] Il nous livre également un enseignement sur la famille comme lieu de communication, de relation (comme entre les Personnes de la sainte et indivise Trinité) dans la Foi surnaturelle : « En imitant la Sainte Famille de Nazareth, que les parents se préoccupent sérieusement de la croissance et de l’éducation de leurs enfants, afin qu’ils mûrissent comme des hommes responsables et d’honnêtes citoyens, sans jamais oublier que la foi est un don précieux qu’il faut alimenter chez ses propres enfants, également à travers l’exemple personnel. Dans le même temps, prions pour que chaque enfant soit accueilli comme don de Dieu, soit soutenu par l’amour de son père et de sa mère, pour pouvoir grandir comme le Seigneur Jésus « en sagesse, en taille et en grâce, sous le regard de Dieu et des hommes » (Lc 2, 52). Que l’amour, la fidélité et le dévouement de Marie et Joseph soient un exemple pour tous les époux chrétiens, qui ne sont pas les amis ou les maîtres de la vie de leurs enfants, mais les gardiens de ce don incomparable de Dieu. » [Benoit XVI, Angelus du 30 décembre 2012]
Pour conclure écoutons encore les enseignements du défunt Pape, manifestant la grandeur de la famille : « Il [le Christ] a appris d’eux qu’il faut en premier lieu accomplir la volonté de Dieu, et que le lien spirituel vaut plus que celui du sang. La Sainte Famille de Nazareth est vraiment le « prototype » de toute famille chrétienne qui, unie dans le Sacrement du mariage et nourrie par la Parole et l’Eucharistie, est appelée à réaliser l’extraordinaire vocation et mission d’être une cellule vivante non seulement de la société, mais de l’Eglise, signe et instrument d’unité pour tout le genre humain. » [Benoit XVI, Angelus du 31 décembre 2006]
Chanoine B. Sigros