24e Dimanche après la Pentecôte – Le mot du Chanoine

Bien chers fidèles,

Le mois de Novembre est traditionnelement consacré à la prière pour la délivrance des âmes du Purgatoire.

« C’est en vertu du dogme si consolant de la Communion des Saints que les mérites et les suffrages des uns peuvent en effet être attribués aux autres. De telle sorte que, sans léser les droits imprescriptibles de la justice divine qui s’appliquent dans toute leur rigueur après cette vie, l’Église peut unir sa prière ici-bas à celle du ciel et suppléer à ce qui manque aux âmes du purgatoire, en offrant à Dieu pour elles, par la Sainte Messe, par les indulgences, par les aumônes et les sacrifices de ses enfants, les mérites surabondants de la passion du Christ et de ses Membres mystiques.

Aussi la liturgie, dont le sacrifice du Calvaire continué sur l’autel est le centre, a toujours été le moyen principal employé par elle pour mettre en pratique à l’égard des défunt : la grande loi de charité qui fait un précepte de subvenir aux nécessités du prochain, comme s’il s’agissait de nous-mêmes, en vertu toujours de ce lien surnaturel qui unit en Jésus le ciel, le purgatoire et la terre.

La liturgie des défunts est peut-être la plus belle et la plus consolante de toutes. Chaque jour, à la fin de chaque Heure de l’Office divin, on recommande à la miséricorde divine les âmes des fidèles trépassés. Au Suscipe de la messe le prêtre offre le sacrifice pour les vivants et les morts, et dans un Mémento spécial il prie le Seigneur de se souvenir de ses serviteurs et de ses servantes qui se sont endormis dans le Christ et de leur accorder le séjour de consolation, de lumière et de paix. » (Dom Gaspar Lefebvre, Missel)

Cette année, comme l’an passé, un décret de la Pénitencerie apostolique publié jeudi 28 octobre établit la possibilité d’obtenir des indulgences plénières pour les défunts pendant tout le mois de novembre, et non seulement pendant les huit premiers jours, comme d’ordinaire.

Cette indulgence est applicable aux défunts, seulement, et peut être reçue, en visitant pieusement un Cimetière en priant pour les morts, ainsi que les conditions ordinaires (confession, communion, refus de tout attachement au péché, même véniel.)

Dans son décret, le Cardinal Mauro Piacenza, Pénitentier majeur de la Sainte Eglise, nous a rappelé que « nous sommes appelés en ces jours à raviver notre certitude dans la gloire et la béatitude éternelles », et a recommandé de « demander humblement et avec confiance le pardon pour ceux qui nous ont quittés, pour leurs petits ou grands manquements, eux qui de toute façon sont déjà sauvés dans l’amour de Dieu, et renouvelons notre engagement de foi ».

Réquiem ætérnam dona eis, Dómine : et lux perpetua lúceat eis.

Donnez-leur le repos éternel, Seigneur, et que la lumière sans fin brille pour eux.

Chanoine V. Poucin de Wouilt

Fête du Christ-Roi – Le mot du Chanoine

Bien chers fidèles,

Le dimanche, dans le Credo, nous chantons que le règne du Christ n’aura pas de fin : « cujus regni non erit finis ». En cette belle fête du Christ-Roi, l’occasion nous est donnée de méditer plus profondément sur la Royauté de Notre-Seigneur. Il est Dieu, donc Roi « par sa nature » (Saint Cyrille d’Alexandrie). Mais Il est aussi notre Rédempteur, et donc Roi par droit de conquête : « Ah ! Puissent tous les hommes qui l’oublient se souvenir du prix que nous avons coûté à notre Sauveur » s’exclamait Pie XI, dans la lettre encyclique Quas Primas sur l’institution de la fête du Christ-Roi.

En ce jour de notre fête patronale, je recommande tout spécialement l’Institut à vos prières. Prions aussi pour que le Christ Jésus règne sur nos âmes, sur les sociétés et sur les nations : Christus vincit, Christus regnat, Christus imperat !

Chanoine V. Poucin de Wouilt

«Si Jésus-Christ qui nous a illuminés, alors que nous étions assis dans les ténèbres et dans les ombres de la mort et qui a donné au monde le trésor de la vérité et de la grâce, n’a pas enrichi le monde, je dis même le monde social et politique, de biens meilleurs que ceux qu’il possédait au sein du paganisme, c’est que I ‘œuvre de Jésus-Christ n’est pas une œuvre divine.

Il y a plus : si l’Évangile qui fait le salut des hommes est impuissant à procurer le véritable progrès des peuples, si la lumière révélée profitable aux individus est préjudiciable aux sociétés, si le sceptre du Christ, doux et bienfaisant aux âmes, peut-être même aux familles, est mauvais et inacceptable pour les cités et les empires ; en d’autres termes, si Jésus-Christ à qui les prophètes ont promis et à qui Son Père a donné les nations en héritage ne peut exercer sa puissance sur elles qu’à leur détriment et pour leur malheur temporel, il faut en conclure que Jésus-Christ n’est pas Dieu»

Louis-Edouard Cardinal Pie, Instruction Pastorale, Œuvres IV, 588.