Dernier Dimanche après la Pentecôte – le mot du Chanoine

Bien chers fidèles

L’Evangile du dernier dimanche de l’Année Liturgique ressemble fort à celui du premier, qui c’est le 1er Dimanche de l’Avent. Notre Mère la Sainte Eglise souhaite ainsi nous placer dans un juste et nécessaire sentiment de terreur du Jugement, pour nous inciter à la conversion et à mener une vie toujours plus tournée vers Dieu. Ainsi que la Pensée de St François de Sales de cette semaine nous l’indique, « la plupart de nos fautes viennent de ce que nous ne nous tenons pas assez en la présence de Dieu. »

Voyons donc ici dans ce spectacle de « l’abomination de la désolation, dont a parlé le prophète Daniel, dressée en un lieu saint, » une nouvelle occasion de nous adresser de manière plus pressante vers notre Créateur et Rédempteur. Lui seul peut venir en nous pour apaiser nos troubles et nous redonner l’innocence baptismale que nous pourrions avoir malheureusement perdu par nos péchés et nos infidélités.

En effet, lorsque nous lisons ces mots de Jésus, parlant de l’abomination de la désolation, dressée en un lieu saint, nous pensons surtout à la situation de l’Eglise et du monde, en prise à une tempête sans précédent dans l’Histoire; nous oublions cependant que ce lieu saint dont parle Notre-Seigneur, est également notre âme spirituelle, créée à son image, régénérée dans son sang et lavée par le Baptême. Notre âme est ce « lieu saint » que le Saint-Esprit a élu pour sa demeure, que notre Rédempteur vient visiter à chacune de nos Communions. Cette demeure spirituelle est protégée par un puissant ange, contre les attaques sournoises et maléfiques du démon.

Mais malheureusement notre nature humaine blessée par le péché, l’ingéniosité de Satan, ont souvent raison de nos promesses et résolutions. Il nous faut venir réparer et consolider cette demeure laissée en ruines par nos péchés.

C’est alors avec confiance et le cœur plein d’humilité qu’il faut nous tourner vers Notre Père du Ciel, qui seul peut venir nous aider. Soyons dès lors reconnaissants, et faisons nôtres les mots de l’épitre de Saint Paul aux Colossiens: rendons « grâces à Dieu le Père, qui nous a rendus capables d’avoir part à l’héritage des saints dans la lumière, en nous délivrant de la puissance des ténèbres, pour nous transporter dans le royaume de son Fils bien-aimé, par le sang duquel nous avons la rédemption, la rémission des péchés. »

O Jésus, détachez-nous toujours plus de ce monde dont la figure passe avec ses vains travaux, ses gloires contrefaites et ses faux plaisirs !

Pour nous, prêtant l’oreille aux échos de la patrie, nous entendons déjà sortir du trône la voix qui crie, au bruit des tonnerres qu’entendit le prophète de Pathmos : « Louez notre Dieu, vous tous ses serviteurs, vous tous qui le craignez, petits et grands. Alléluia ! car il règne nôtre Seigneur tout-puissant. Réjouissons-nous et tressaillons, rendons-lui gloire ; car le temps des noces de l’Agneau est arrivé, et son Épouse s’est préparée ! »

Chanoine V. Poucin de Wouilt