3e Dimanche de l’Avent – Le mot du Chanoine

 Jérusalem, réjouis-toi d’une grande joie, parce qu’un Sauveur viendra à toi, alléluia.

Bien chers fidèles

« Nous implorons, Seigneur, votre bonté, pour que ces secours divins nous arrachent à nos désordres et nous préparent aux fêtes qui viennent. » (Postcommunion de la messe)

« La joie de l’Église s’accroît encore dans ce Dimanche. Elle soupire toujours après le Seigneur ; mais elle sent qu’il approche, et elle croit pouvoir tempérer l’austérité de cette carrière de pénitence par l’innocente allégresse des pompes religieuses. D’abord, ce Dimanche a reçu le nom de Gaudete, du premier mot de son Introït ; mais, de plus, on y observe les touchants usages qui sont propres au quatrième Dimanche de Carême appelé Laetare. On touche l’orgue à la Messe ; les ornements sont de la couleur rose, […] les fleurs peuvent orner nos autels: admirable condescendance de l’Église, qui sait si bien unir la sévérité des croyances à la gracieuse poésie des formes liturgiques ! Entrons dans son esprit, et réjouissons-nous aujourd’hui, à cause de l’approche du Seigneur. Demain, nos soupirs reprendront leur cours ; car bien qu’il ne doive par tarder, il ne sera pas venu encore. « (Dom Guéranger, l’Année Liturgique)

Cependant, cette joie qui nous envahit de plus en plus à l’approche de la naissance de Jésus, est encore contenue, et les mélodies grégoriennes nous le rappellent, en ce troisième dimanche de l’Avent. « Cette joie n’est pas une jubilation ; elle n’a pas d’éclat non plus. Elle est comme un courant de vie qui discrètement passe dans les mots et les phrases, les entrainant d’un mouvement régulier mais de plus en plus pressant […] et s’épanouit dans une exhortation enthousiaste à laisser tout, pour entrer bientôt dans la jubilation de la grande allégresse que l’on dit de plus en plus proche. » (Dom Baron, l’expression du chant grégorien)

Les mots de la postcommunion nous invitent à une plus grande préparation dans notre marche vers Bethléem, alors que nous venons d’être fortifiés par l’aliment spirituel de la Sainte Communion, à la fois prémices et achèvement de notre pèlerinage.

Pour parachever notre préparation vers Noël, l’Eglise nous offre également cette semaine deux évènements d’importance liturgique certaine: les Quatre-Temps, et le début des Grandes Antiennes.

Les Quatre-Temps nous sont donnés comme une ultime préparation pénitentielle avant la joie de la venue du Christ. Les Grandes Antiennes, sur lesquelles je reviendrais plus longuement la semaine prochaine, nous invitent à contempler le mystère de l’Incarnation à travers les prophéties de l’Ancien Testament, commençant toutes par cette exclamation à la fois de suprise et d’adoration devant le mystère divin: « Ô… »

Prosternons-nous humblement devant la crèche et demandons à Notre-Seigneur qui va venir, d’habiter également dans notre cœur.

Chanoine V. Poucin de Wouilt