« Le Roi qui doit venir, le Seigneur, venez, adorons-le. »
Bien chers fidèles
Après les salutaires avertissements du premier dimanche de l’Avent, nécessaires pour exciter notre désir de pénitence et de conversion, ce 2e dimanche préparatoire à la fête de Noël est empreint d’une joie mesurée mais certaine.
Nous pouvons la résumer dans cette parole : voici venir le royaume de Dieu. Nous savons déjà ce qu’il faut entendre par ce mot. Le royaume de Dieu a sa manifestation extérieure dans l’Église, l’Épouse du Christ ; dans nos âmes, c’est la vie divine ; du point de vue du Christ, c’est son corps mystique. C’est ce royaume de Dieu que veut instaurer le Seigneur qui va venir. Aujourd’hui nous devons apprendre de nouveau à apprécier le grand bonheur de faire partie du royaume de Dieu.
Pour nous inviter à entrer encore plus dans cet esprit, l’Eglise nous fait entendre la voix du dernier prophète, celui qui annonça la voie du Seigneur. Plus exactement, c’est par la voix de Notre Seigneur que nous l’entendons. Jésus lui-même nous indique le chemin du Précurseur comme étant la voie à suivre pour venir à lui:
« Qu’êtes-vous allés voir au désert ? Un roseau agité par le vent ? Qu’êtes-vous donc aller voir ? Un homme vêtus d’habits somptueux ? Mais ceux qui portent des habits somptueux se trouvent dans les demeures des rois. Mais qu’êtes-vous allés voir ? Voir un prophète ? Oui, vous dis-je, et plus qu’un prophète. C’est celui dont il est écrit : Voici que j’envoie mon messager en avant de vous, pour vous préparer la voie devant vous. » (Mt XI, 8-10)
La voix du Précurseur est amplifiée par celle, silencieuse, de notre bien-aimée Mère du Ciel, que nous célébrons cette semaine sous le titre de son Immaculée Conception.
« Salut, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre toutes les femmes. » […] Pleine de grâce, en effet, Marie en a reçu la plénitude, tandis que la grâce n’est donnée aux autres que partiellement. Vraiment pleine de grâce, parce que si la grâce s’est trouvée dans les saints Pères et dans les Prophètes, elle ne leur fut pas octroyée dans sa plénitude ; mais en Marie fut mise, quoique d’une manière différente, toute la somme des grâces qui se trouvent dans le Christ. Et c’est pourquoi l’Ange lui dit : « Vous êtes bénie entre toutes les femmes ; » c’est-à-dire bénie au-dessus de toutes les femmes. Et par cela même, tout ce qu’il y avait de malédiction attirée par Ève, a été effacé par la bénédiction de Marie. C’est d’elle que Salomon chante comme à sa louange dans ses Cantiques : « Viens, ma colombe, mon immaculée ; déjà l’hiver est passé, la pluie a cessé ; » et il ajoute : « Viens du Liban, viens, tu seras couronnée. » (St Jérôme, leçons du Bréviaire pour la Fête de l’Immaculée Conception)
Continuons notre route vers l’étable de Bethléem, guidés par la voix puissante du Précurseur, et la douce main maternelle de Marie.
Chanoine V. Poucin de Wouilt