« nihil amori Christi praeponere »
Règle de St Benoit IV, 21
Bien chers fidèles,
Ce quatorzième dimanche après la Pentecôte, aussi appelé le Dimanche de la Providence, nous invite à méditer sur l’attachement que nous avons aux bien de ce monde. La constatation de saint Augustin à ce sujet “quiconque est esclave des richesses s’attache à un maître dur et à une domination funeste” est toujours actuel. La tristesse de ce monde vient justement de ce trop grand attachement aux choses de la terre. Il suffit de regarder les gens, sans Foi : voyez-vous comme ils sont tristes ? Le taux de suicides est révélateur : le plus fort taux de suicides est en Europe et en Amérique du Nord, les pays où le confort et les biens ne manquent pas. Ils ont beaucoup mais ils ne sont pas heureux. C’est bien la preuve que « l’argent ne fait pas le bonheur ». Notre Seigneur ne condamne pas la nécessité et le besoin que nous avons de ces choses matérielles, ce que demande Jésus c’est de ne pas avoir une préoccupation à ce sujet. Il est évident que certaines circonstances, comme “la vie chère”, peuvent nous donner des inquiétudes, mais elles ne doivent pas prendre la place de Dieu. En effet, le monde et son cortège de funestes dominations (pouvoirs, argent, sexualité déséquilibrée…) détournent de la quête de Dieu et de la préoccupation de son Salut. Et c’est là l’enseignement nouveau de l’évangile, il n’est pas tant question de se détacher du monde que de s’attacher à Dieu même. De nombreux courants de pensée religieux ou philosophiques prônent ce détachement mais absolument aucun ne propose de s’attacher à l’auteur de tout bien. Et, Mes Frères, j’attire votre attention : “hæc ómnia adiiciéntur vobis – toutes ces choses vous seront données par surcroît”. Dieu nous donnera ce dont nous avons besoin. Ce n’est pas être imprudent que de mettre sa confiance en Dieu, c’est une prudence surnaturelle. Regardez les saints François et Dominique et leur ordre mendiant. Alors ce qu’il faut évaluer sérieusement c’est le degré de notre attachement à Dieu, Dieu est il à la première place dans ma vie ? Et cette première place Dieu la réclame dans toute notre vie. Il y a pas ma vie chrétienne et les autres aspects en parallèle. Dieu doit être au centre de ma vie personnelle, de ma famille et de mon travail. En sommes, comme le dit notre père saint Benoît “ nihil amori Christi praeponere – ne rien préféré à l’amour du Christ ”.
Chanoine B Sigros