1er Dimanche de l’Avent

« Donc, frères, préparons-nous à accueillir le jour de la naissance du Seigneur en nous parant de vêtements éclatants de blancheur. »

Saint Maxime de Turin

Chers fidèles,

  Une nouvelle année liturgique commence et tout est annoncé dans ce premier dimanche de l’Avent. En effet, pour entreprendre quelque chose, il faut d’abord savoir ce que l’on veut faire ; axiome de bon sens que les philosophes expliquent en disant que la cause finale (le but visé dans notre pensée) précède la cause efficiente (la puissance de la réalisation de l’objectif). Et en ce premier dimanche de l’année, l’Eglise nous donne le programme de toute l’année et spécialement de l’Avent.

  Le programme de l’année liturgique est, somme toute, simple : en revivant, de nouveau, la vie et les mystères du Christ se laisser envahir par le Christ afin que se réalise ce que Notre Seigneur avait fait en saint Paul : « ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi » [Ga II, 20] et ainsi d’obtenir le Paradis.

  Et c’est pour cela que l’année liturgique s’ouvre par le temps de l’Avent. Ce n’est pas le simple motif chronologique qui fait que l’Eglise a décidé que l’année chrétienne débute par ce temps précis, mais c’est plutôt la mystique propre de cette période qui motive l’Eglise.

  Tout l’Avent est centré sur l’Adventus Domini, l’Avènement du règne de Dieu. C’est « la clef de voûte de la liturgie de l’Avent ». Avènement qui, vous le savez bien, est triple  : «  Il y a trois Avénements du Seigneur, dit Pierre de Blois, le premier dans la chair, le second dans l’âme, le troisième par le jugement. » Le troisième est celui qui explique le choix de l’évangile de cette Messe et n’est-ce pas finalement l’objectif final de toute notre vie chrétienne ? « pensez, encourage saint Bernard, à l’Avénement où il viendra pour nous prendre avec lui » Mais pour que celui-ci se réalise, il faut que le second se fasse en nous et cela aurait été impossible sans le premier. Et ces réflexions font que l’âme se trouve dans une attitude d’attente. L’attente est l’attitude propre à l’Avent et l’attitude fondamentale de toute vie spirituelle. La collecte de la Vigile de Noël fonde cette posture de l’âme en rappelant « vous nous donnez chaque année la joie d’attendre notre rédemption ».

  Afin d’accomplir les vœux que formule saint Bernard « Il va de soi, mes frères, que vous devez célébrer de toute votre dévotion l’avènement du Seigneur », écoutons l’exhortation de saint Paschase Radbert (+ vers 860) « C’est pourquoi il faut toujours tenir compte d’un double avènement du Christ : l’un quand il viendra, et que nous devrons rendre compte de tout ce que nous aurons fait ; l’autre, quotidien, quand il visite sans cesse notre conscience, et qu’il vient à nous afin de nous trouver prêts lors de son avènement. A quoi me sert, en effet, de connaître le jour du jugement, lorsque je suis conscient de tant de péchés? De savoir si le Seigneur vient, et s’il ne vient pas d’abord dans mon cœur et ne revient pas dans mon esprit, si le Christ ne vit pas et ne parle pas en moi? Alors, oui, il m’est bon que le Christ vienne à moi, si avant tout il vit en moi et moi en lui. »

Chanoine B Sigros