Deuxième dimanche de l’Avent

« La route qu’on vous montre n’est pas longue ; ô hommes ! Vous n’avez ni à franchir les mers, ni à pénétrer les nues, ni à gravir les montagnes. C’est en vous-mêmes que vous irez à la rencontre de votre Dieu. » Saint Bernard

Chers fidèles,

  Dans la collecte de cette Messe nous disons  : « Excitez, Seigneur, nos cœurs pour préparer la route à votre Fils unique » C’est là l’écho de la mission que Dieu attribua, en son temps, à saint Jean-Baptiste, comme nous le dit l’évangile de ce dimanche : « C’est celui dont il est écrit : Voici que j’envoie mon messager en avant de vous, pour vous préparer la voie devant vous. » Aujourd’hui, avec l’intercession de saint Jean-Baptiste, nous voulons nous aussi faire une route en notre âme au Verbe incarné. C’est là l’enseignement majeur de cette Messe comme le dit Dom Guéranger « L’avènement intérieur, celui qui s’opère dans les âmes, est l’objet presque exclusif des prières de l’Église en ce jour » 

  Pour faire cette piste, il faut se mettre en route. Ecoutez les conseils que nous donne le Bienheureux Père Abbé Guerric D’Igny (1070 +1157) : « Le chemin du Seigneur, frères, qu’il nous est demandé de préparer se prépare en marchant. On y marche dans la mesure où on le prépare. Même si vous vous êtes beaucoup avancés sur ce chemin, il vous reste toujours à le préparer, afin que, du point où vous êtes parvenus, vous soyez toujours tendus au-delà. Voilà comment, à chaque pas que vous faites, le Seigneur à qui vous préparez les voies vient au-devant de vous, toujours nouveau, toujours plus grand. C’est pourquoi le voyageur sage et décidé pensera commencer lorsqu’il arrivera. Il oubliera alors ce qui est derrière lui pour se dire chaque jour : « Maintenant, je commence. » Mais nous qui parlons d’avancée dans ce chemin, plût au ciel que nous nous soyons mis en route ! A mon sens, quiconque s’est mis en route est déjà sur la bonne voie : il faut toutefois qu’il ait vraiment commencé. Si tu es déjà sur le chemin, ne perds pas ta route ; tu offenserais le Seigneur qui lui-même t’a conduit. Alors il te laisserait errer dans les voies de ton cœur. Si ce chemin te paraît dur, regarde le terme auquel il te conduit. « Ils marcheront par ce chemin, dit Isaïe, ceux qui ont été libérés et rachetés par le Seigneur, et ils viendront dans Sion avec des cris de joie. Un bonheur éternel transfigurera leur visage, allégresse et joie les accompagneront, douleur et plainte auront pris fin. » Celui qui pense à ce terme, non seulement trouve le chemin court, mais encore a des ailes, de sorte qu’il ne marche plus, il vole vers le but. »

  Pour conclure voyons comment entreprendre ce voyage qui ouvre et trace la route : « Efforçons-nous, dit saint Bernard, de monter vers le Sauveur par la même voie qu’il a suivie pour descendre jusqu’à nous. Puissions-nous avoir, par vous, Ô Marie, accès auprès de votre Fils. Que celui qui nous a été donné par vous, par vous aussi nous reçoive. »

Chanoine B Sigros