3ème dimanche de l’Avent

« Mes enfants, restez joyeux : je ne veux ni scrupules, ni mélancolies, il me suffit que vous ne fassiez pas de péché !»

Saint Philippe Néri

Chers fidèles,

  Le troisième dimanche de l’Avent est le dimanche dit de « Gaudete ». C’est le dimanche de la joie. L’Apôtre nous y exhorte, et même nous l’ordonne en utilisant l’impératif : « Soyez toujours joyeux dans le Seigneur ! Je vous le répète : soyez joyeux. » Il est vrai que parmi les épreuves et difficultés d’ici-bas qu’elle soit temporelle comme la forte inflation de ce moment, ou spirituelle comme la diminution de la foi et de la pratique, les chrétiens pourraient être tentés de se lamenter et d’être tristes. Mais, sans jamais nier la réalité, il faut voir la vie sous un angle surnaturel. Saint Josemaria nous interroge : « Si nous nous voyons comme ce que nous sommes, des enfants bien-aimés de notre Père des cieux, comment ne serions-nous pas toujours joyeux ? »

Ce temps de l’Avent est justement un temps d’attente dans la joie : « Nous attendons, dit le bienheureux Guerric d’Igny,  le jour anniversaire de la Nativité du Christ, dont on nous annonce que nous le verrons bientôt. Et l’Écriture semble exiger de nous une joie telle que l’esprit, s’élevant au-dessus de lui-même, s’empresse d’accourir au-devant du Christ qui vient; il se porte en avant par le désir, il s’efforce, sans tolérer aucun retard, de voir déjà ce qui est encore à venir. »

Notre paix, notre joie, notre secrète béatitude ne sont point de celles que donne le monde ; le monde ne peut y toucher ; nos vies fixées en Dieu, le climat de nos vies doit être le climat de la grâce. Si nous vivons dans la grâce nous serons dans la joie chrétienne. Elle est vraiment un signe de notre amitié avec Dieu, de notre union à Jésus. Ainsi la tristesse, la mélancolie sont, elles, les signes et les marques de l’Ennemi. Saint Jean Bosco, tout empreint de la spiritualité de saint François de Sales, disait : « Rappelez-vous, le diable a peur des gens heureux ! » Cette peur lui vient que lorsqu’il rencontre une âme heureuse, il s’attriste d’un part parce qu’il lui sera difficile de la tenter, d’autre part cela rappelle à tous les démons le triste état qu’ils ont choisi en refusant de servir Dieu. La persévérance dans la joie évite bien des tentations. En effet, comment succomber dans des plaisirs illicites si nous apprécions l’amour de Dieu pour nous ? Comment tomber dans la fuite des préoccupations et la recherche de  divertissements malsains si nous nous réjouissons dans le Seigneur ? Cependant il faut bien noter que la joie n’est pas facile à maintenir en nos âmes. Mais c’est ce que Dieu nous demande et ce qu’il apprécie. Sainte Thérèse d’Avila aimait à dire que « Le Seigneur aime les cœurs joyeux, les âmes toujours souriantes. »

Avec l’aide des saints, leurs intercessions et leurs exemples (en particulier celui de saint Philippe Néri, saint patron de notre séminaire de Gricigliano), il nous faut cultiver l’esprit de joie marque de l’esprit de l’enfance spirituelle que nous enseigne saint François de Sales. Souvenons-nous toujours que « nous valons ce que valent nos joies » [saint Thomas d’Aquin].

Chanoine B Sigros