« L’esprit missionnaire et l’esprit catholique sont une seule et même
chose. »
Pie XII Encyclique Fidei Donum 1957
Parmi les petits auxquels les secrets du Royaume ont été manifestés
d’une manière toute particulière, resplendit
sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus et
de la Sainte-Face, moniale professe de l’Ordre des Carmélites déchaussées, qui
pour nous, est un exemple dans la “sciéntiæ caritátem Christi” (épître du XVI
dimanche après la Pentecôte). Avec la sainte de Lisieux nous expérimentons
que la Charité n’a de limites que l’Amour infini du Christ pour les Hommes.
En étant, comme elle, “in caritáte radicáti et fundáti – enracinés et fondés dans la
charité”, nous pouvons, sans négliger notre prochain (celui qui est proche de
nous), aimer au-delà des monts et des océans. Si Pie XI l’a faite co-patronne des
Mission c’est parce que, depuis sa Normandie natale, elle rayonnait par l’ardeur
de l’amour divin jusque dans les contrées les plus lointaines.
La base de tout élan missionnaire est et restera toujours l’amour de
Notre-Seigneur pour tous les hommes. Si nous comprenons qu’il n’y a pas
d’autre nom donné que celui de Jésus pour le salut des âmes, non seulement
nous comprenons pourquoi l’Eglise est missionnaire, mais nous comprenons
aussi que nous ne pouvons pas ne pas l’être. Notre vie chrétienne
ne s’arrête pas au culte que nous rendons à Dieu le dimanche, un culte
individuel comme la laïcité entend le restreindre. Notre vie chrétienne est,
selon la nature de l’Homme que Dieu a créé, sociale. Et dans cette société
divine qu’est l’Eglise, les liens qui nous réunissent dépassent tous les
nationalismes. L’esprit missionnaire n’est pas réservé à quelques âmes, avides
d’exotisme ou d’humanisme généreux. C’est l’apanage de l’âme vraiment
catholique (au sens littéral du terme)!
Cela nous stimule dans notre vie chrétienne. En effet, notre vie
chrétienne n’est pas comme les jeux vidéo dans lesquels lorsque le dernier
niveau est atteint, il ne reste rien à faire. Dans la Charité, il n’y a pas de dernier
niveau. On ne finit jamais de grandir dans l’amour. Car cet amour c’est un
amour surnaturel qui se fonde dans celui divin, incréé et infini de Dieu. C’est
tout l’enseignement de saint François de Sales pour qui, non seulement on se
renonce à soi même, mais surtout on laisse venir vivre le Christ en nous : “si je
vis, ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi” [Gal II, 20]
Chanoine B Sigros